La boites à tartines saines vient remplacer les cantines

Avec le Covid, les cantines sont fermées, c’est sans doute l’occasion de mettre en place une lunch box saine et variée pour le bureau ou l’école, sachant que le repas du midi devrait être le repas le plus important de la journée. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de la boîte à tartines saines.

La boîte à tartines saines pour le déjeuner

Une assiette équilibrée le midi comporte visuellement ¼ de féculents (céréales cuites), ¼ de protéines animales (viande, poisson, œufs, fromage) et la moitié de légumes. Les protéines végétales peuvent bien entendu se substituer aux protéines animales (légumineuses, noix, graines).

La grande majorité des Belges choisissent des «tartines» qui font surtout la part belle aux féculents, et considérer le pain comme la base du repas est à mon sens une erreur. Que vous choisissiez à raison un pain complet ou du pain blanc, la proportion de féculents qui composera votre assiette sera en moyenne au 2/3 de l’assiette, car dans un sandwich, côté légumes, on met difficilement le contenu d’une salade. Les tartines, c’est aussi la porte ouverte aux mauvais choix pour les garnir: charcuteries, sauces et pâtés variés ne sont pas au catalogue des choix santé, sans parler de la monotonie au quotidien.

Quelles sont nos alternatives ?

La première, la plus évidente, c’est de doubler la recette des plats complets qu’on réalise le week-end et les ressortir en semaine (batch cooking). La deuxième est assez simple, c’est celle que je conseille à tous mes patients qui débutent dans l’alimentation saine durable. Je propose de cuire deux sortes de féculents qu’on conserve au frigo pour les jours de la semaine. Dans mon livre il y a une section «repas faciles» pour chaque repas de la journée qui donne des idées pour créer une assiette santé équilibrée et adaptée, sans cuisiner.

Pour accompagner votre ¼ d’assiette de féculents, vous apportez1/4 de protéines animales de votre choix: filet de poulet, jambon dégraissé sans nitrites, sardines en boîte, saumon fumé, crevettes, œuf dur, dés de feta ou mozzarella, que vous pouvez réduire au profit des légumineuses, noix et graines. La demi-assiette restante est dédiée aux légumes de saison crus ou cuits. Pour assaisonner tout ça, vous préparez à l’avance une vinaigrette toute simple pour la semaine, riche en acides gras omega-3 comme l’huile de colza ou encore l’association cameline et huile d’olive.

En bref

Le matin, vous n’avez plus qu’à assembler votre «Buddha bowl» et assaisonner le tout de vinaigrette et aromates. Vous ferez un vrai repas qui vous tiendra au corps et permettra d’éviter que vous vous jetiez sur n’importe quoi en rentrant, surtout si vous avez pris soin de ne pas sauter le goûter non plus. N’oubliez pas également que les boîtes à tartines existent en format thermos pour profiter d’un repas chaud le midi.

Pour des idées de recettes saines, n’hésitez pas à télécharger gratuitement un extrait de mon livre avec 5 recettes saines pour chaque repas !

Et si les bonnes résolutions passaient par la rémunération plus juste de mes producteurs ?

En 2016, un éventail de consommateurs s’est prononcé en faveur d’une rémunération plus équitable du producteur local, de ce constat est né le label «Prix Juste Producteur», inspiré des labels internationaux de commerce équitable, financé à 100 % par la Région wallonne et censé garantir, sur base d’un cahier des charges strict, un prix juste et une visibilité aux producteurs certifiés. Le label est en circulation depuis 2018, l’occasion de faire le point avec Bernard Mayne, responsable du label, sur cette initiative qui passe un peu trop inaperçue.

Comprendre la réalité des producteurs

«Avant tout, il faut du temps pour mettre en place de tels projets collaboratifs. Beaucoup de producteurs travaillent pour pas grand-chose, ne savent pas toujours mettre leurs produits en valeur et ont tendance à tirer eux-mêmes leurs prix vers le bas par peur de la concurrence. Il y a un gros travail d’éducation à faire, mais pas seulement du côté du producteur ; le consommateur ne perçoit pas toujours le travail fourni ou la qualité d’un produit, tout en voulant toujours plus de garanties qui ont un coût comme le bio ou le bien-être animal. Il faut donner au producteur de quoi financer ces exigences.»

La réalité du terrain, c’est qu’il n’est pas simple de trouver des débouchés à ces produits labellisés. Quand on sort du circuit court, tout se complique. «Par exemple, pour une consommation moyenne de 10 kg de viande bovine par personne par an, ça ne coûterait pourtant que 20 €/an en plus si on voulait donner un juste prix au producteur», conclut Bernard Mayne.

En conclusion, il devient urgent de revaloriser le statut de nos producteurs. Il en va de la pérennité de notre approvisionnement alimentaire, avec une profession dont l’âge moyen se situe au- dessus de 55 ans et une relève insuffisante. Pénibilité du métier, dévalorisation du statut, faibles revenus, nos producteurs méritent mieux que ça.

Comment trouver les produits labellisés «Prix Juste Producteur»?

La première chose, c’est de prendre conscience que le label n’a pas la force de frappe de la grande distribution ou de l’industrie agroalimentaire. Il ne mise donc pas tout sur le marketing et il est encore à ses débuts. Il reste beaucoup de travail à accomplir.

Vous reconnaîtrez son logo sur les emballages des producteurs concernés, sinon je vous invite à vous rendre sur le site www.prixjuste.be, ce qui vous permettra de repérer les producteurs et leurs points de vente. En circuit court, ces produits restent abordables et si vous n’avez pas envie de courir dans tous les sens pour faire vos courses, prenez alors conscience du surcoût logique que le confort des magasins vous répercute en jouant les intermédiaires facilitateurs.

Pour des informations sur l’ensemble des labels, je vous invite à consulter «le guide des labels» de la Belgian Fair Trade Federation: www.bftf.be

Ensemble, luttons contre le «fairwashing» et redonnons de la valeur et de l’envie à ceux qui nous nourrissent.