Consommerez-vous de l’agneau à Pâques ?
Peut-être faites-vous partie d’une part croissante de la population qui a choisi de réduire sa consommation de viande ou bien avez-vous des réticences à consommer la viande d’un jeune animal ? Ou au contraire, l’agneau pascal est pour vous une tradition familiale et vous appréciez particulièrement la saveur de la viande d’agneau ? Je vais tenter de vous apporter un éclairage qui vous aidera dans vos choix.
Côté tradition, l’agneau pascal est plutôt une fête du bassin méditerranéen. En effet, les ovins se reproduisent en suivant des cycles en lien avec la luminosité et ici il n’est pas possible de manière naturelle d’avoir des agneaux à Pâques. En Belgique, l’agneau qui correspond plus au cycle naturel sera nommé « agneau d’herbage ou broutard », élevé en plein-air, disponible plutôt à la fin de l’été contrairement à « l’agneau de bergerie » qu’on retrouve à Pâques. Si le terme « agneau » touche votre corde sensible, sachez qu’un agneau de Pâques a déjà pratiquement sa taille adulte et est déjà sevré (4 mois) et qu’un « broutard » aura atteint sa maturité sexuelle (6-8 mois). La viande de « mouton » plus populaire dans le sud, ne plait pour autant pas au consommateur à cause de son goût trop prononcé.
Même si l’offre locale est en croissance et le métier d’éleveur ovin plus attractif, cette offre est souvent éparpillée et concerne surtout un nombre important de petits éleveurs. Cette configuration et le manque de structuration de la chaine d’approvisionnement rend l’agneau belge peu compétitif. En grande surface, c’est donc principalement de l’agneau de Nouvelle-Zélande, d’Irlande et du Royaume-Uni que vous trouverez au rayon boucherie. C’est donc en circuit-court ou chez votre boucher que vous avez le plus de chance de trouver de l’agneau belge.
Côté empreinte écologique, tout va dépendre du mode d’élevage. Un « broutard » qui suit les saisons n’aura clairement pas la même empreinte qu’un agneau de bergerie dont l’objectif est d’être consommé à Pâques et donc élevé en hiver à l’intérieur. Par ailleurs, si les pâturages itinérants ont disparus depuis la 2ème guerre mondiale, suite à la perte de biodiversité, des investissements au niveau Européen visent à utiliser des méthodes plus naturelles de revalorisation. Les moutons viennent donc remplacer les débroussailleuses et les tracteurs et contribuent à l’entretien de nos espaces naturels, réduisant ainsi l’empreinte écologique des autres approches.
C’est le cas pour la ferme de Jambjoûle en Province de Namur (Jamblinne) dont « l’élevage de mouton est avant tout au service de la protection de la biodiversité dans le respect de l’animal et des saisons » nous confie Bernard Calicis. « Malheureusement, alors que les moutons étaient à l’origine principalement élevés pour le textile, la laine est difficilement valorisable, elle finit comme déchet/engrais ou matériaux d’isolation, à peine de quoi payer le tondeur » précise Bernard. Peut-être de nouvelles pistes de réflexions pour l’avenir pour parvenir à valoriser toujours plus notre écosystème ?
Retrouvez les produits de la ferme de Jambjoûle au magasin coopératif « Fermes en vie » à proximité de Marche-en-Famenne (groupe FB) ou liste des points de vente sur www.jambjoule.be
Source : Celagri (Cellule d’Information Agriculture)