Le “sans alcool” oui, mais STOP au sucre!
Vous avez décidé de boire moins d’alcool pour ménager votre santé et de vous tourner vers de nouvelles boissons apéritives « sans » ? Des limonades, des sirops, des élixirs et j’en passe. Il serait pourtant dommage de tomber de Charybde en Scylla. Car sans alcool ne veut pas forcément dire « choix santé », le marketing est souvent trompeur, il convient de lire attentivement les étiquettes nutritionnelles. Petit rappel des bonnes pratiques donc, avec des idées de boissons maison saines et présentation de quelques options santé très intéressantes du commerce.
Depuis 2015, l’OMS a revu ses conseils à la baisse, on parle désormais d’un idéal de maximum 25g de sucre par jour = un verre de 250ml de coca ou de jus de fruit. Oui vous avez bien lu. Je ne sais pas pour vous mais moi je prends un petit goûter sucré pour soutenir ma sérotonine et éviter de manger trop le soir, donc je n’ai pas 25g à mettre dans une boisson sucrée non nutritive et nocive. Mais que considère-t-on « sucre » ? Les « sucres ajoutés » sont des sucres raffinés utilisés dans la préparations d’aliments par les industriels ou comme sucre de table chez soi. Les « sucres libres » comprennent les sucres ajoutés et ceux naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et de légumes ou les concentrés de jus. Les « sucres totaux » rassemblent tous les sucres naturellement présents dans l’alimentation comme les fruits, les légumes entiers et le lait, ainsi que les sucres ajoutés. Ceux qui posent problème se sont les sucres libres (qui comprennent les sucres ajoutés) et non ceux que vous consommez à travers vos laitages nature, vos fruits et vos légumes non transformés. Il a beau être naturel, le miel reste du « sucre libre » et un jus de fruit sans additifs ni sucre ajouté, aussi.
En partant de ce constat, j’ai mené ma petite enquête dans les rayons des magasins bio et sur le net. Beaucoup de marques se revendiquent avec « moins de sucre » et honnêtement, c’est vrai, j’ai trouvé de 1,5g à 10g pour 100ml, à quelques exceptions près, nous sommes sous un coca ou un jus de fruit. Mais sachant qu’un verre tourne plutôt autour de 200-250ml, vous voyez rapidement comment ces revendications sont insuffisantes, nous sommes loin d’un « geste santé ». La naturalité d’un produit n’est donc pas synonyme de santé. C’est bien qu’il n’y ait pas d’additifs, de colorants, de conservateurs artificiels et moins de sucre, mais vous devez vous montrer plus critique. Pour ce faire, vous allez consulter l’étiquette de la boisson et regarder la case « Glucides » et plus précisément la ligne « dont sucres ». Et idéalement, pour que la boisson puisse s’inscrire dans une démarche santé car ce n’est certainement pas le seul sucre que vous consommerez sur votre journée, vous allez rechercher des valeurs inférieures à 5g/100ml, exception faite des « élixirs » qui sont à combiner avec de l’eau (là se sont les 30ml qui devront se situer sous 5g).
Vous pouvez également faire des boissons maison, beaucoup de marques de thé proposent des thés ou tisanes qui se consomment froids pour l’été. Faites vos propres mélanges, je réalise des sirops de courte conservation (maximum 1 semaine au frigo) avec des aromates ou des plantes sauvages, un peu de citron et peu de sucre. Pourquoi pas un petit sirop de pâquerettes, de fleurs de prunelier ou de sureau quand c’est de saison ? Ou tout simplement de la menthe de votre jardin/balcon ? Plus simplement, pensez à aromatiser une eau avec une branche de menthe ou/et du concombre, c’est simple et rafraichissant. Vous n’avez pas le temps, vous n’êtes pas sûr de vous y connaitre suffisamment en plantes et vous souhaitez rester dans la sécurité d’un produit en vente dans le commerce ? Ça tombe bien j’ai deux magnifiques initiatives à vous présenter…
J’ai découvert Osan… au restaurant. L’aventure Osan démarre en 2019 au restaurant doublement étoilé « L’air du temps » avec Sang Hoon Degeimbre qui voulait proposer une expérience sensorielle à ses clients qui ne souhaitent pas boire de l’alcool avec leur repas. L’objectif était de proposer quelque chose qui s’apparente à la dégustation d’un bon vin, une macération végétale à froid qui préserverait toutes les saveurs. Chaque macération va prendre la couleur du vin qu’elle « remplace » et s’accorder de la même manière avec les mets qu’elle accompagne. Et le résultat est particulièrement réussi ! Tout comme un vin, on déguste Osan avec pratiquement tous ses sens, de la pureté du liquide à la finesse en bouche en passant par la délicatesse des senteurs. Pas une goutte d’alcool chez Osan en l’absence de fermentation (0,00%) et côté sucre, c’est l’excellente surprise puisqu’on se situe à moins d’1,5g pour 100ml, le tout sans conservateurs. Leur secret ? Une cryogénisation des plantes quand elles sont au top de leur maturité qui donnent des fibres cassantes et une plus grande surface de contact à la macération, un dégel lent pour ne pas perdre l’eau contenue dans les plantes et une dynamisation pour optimiser la macération. Tout comme le vin, Osan se conserve à l’abri de la lumière mais contrairement au bon vin, la garder à l’abri de votre cave ne fera que dégrader les saveurs et les couleurs dans le temps. Pour notre plus grand plaisir, Osan sort une gamme de bulles végétales, un pétillant pour l’apéritif qui ne laissera certainement pas nos papilles indifférentes!
Gili c’est une collaboration entre Gaelle la belge et Enzo le français. Enzo, fils de pharmacienne a été bercé dans son enfance par les remèdes maison à base de gingembre pour soigner efficacement tous les petits maux. Sur ce modèle, n’ayant pas trouvé satisfaction dans le commerce, ils ont décidé de se lancer pour proposer une gamme d’élixirs et de limonades aux saveurs franchement originales et pétillantes. Ils sont pratiquement les seuls à travailler sur base d’ingrédients frais, à faire leurs propres sirops et à recycler la drêche de gingembre en tisane ! Rien ne se perd chez Gili. Tout comme Osan, Gili propose ses limonades et élixirs en dessous des fameux 5g/100ml (ou 5g/30ml pour les élixirs).
Et finalement, mention spéciale pour la gamme « Sugar free » de chez Be-Kombucha. Et oui, un kombucha sans sucre, c’est possible mais on conserve un peu d’alcool post-fermentation (moins de 1% d’alcool).