Les emballages du take-away, les vraies et les fausses bonnes solutions
Avec le Covid, la demande pour le take-away est en forte augmentation et avec cette demande, la consommation d’emballages à usage unique. Je me suis posé la question du choix de l’emballage et de son impact, une enquête qui a amené son lot de surprises.
Depuis peu, on voit apparaître une offre cartonnée, que l’on croit plus écologique. Pourtant cet emballage onéreux n’est ni recyclable, ni compostable, et ce à cause d’une couche de plastique PE (polyéthylène) ou de PLA (acide polylactique) qui recouvre le carton. Il ne sera donc valorisé qu’une seule fois via l’incinérateur. Le PLA dit « plastique végétal » à l’apparence plus eco-friendly, n’est pas pour autant adéquat pour votre compost (il mettra plus de 80 ans à se dégrader !).
En outre, il ne dispose pas à ce jour de circuit de compostage industriel suffisamment significatif et représente donc un casse-tête pour les sociétés de traitement des déchets. « Par ailleurs, la fabrication de ces emballages est une pure aberration qui est née d’une vision erronée du consommateur qui croit à tort que le carton est une meilleure solution que le plastique » nous livre Raf Ketelslegers directeur de Impacked. « Déforestation, utilisation de l’eau potable, utilisation de ressources alimentaires (maïs pour le PLA) et circuits industriels de compostage quasi inexistants et énergivores, comparé à certains plastiques comme le PET (♳) qui sont recyclables à l’infini dans des structures opérationnelles et pourtant 4 fois plus taxés ».
Halte au greenwashing il y a d’autres options !
« La mission d’Intradel c’est de pousser le citoyen vers le zéro déchet » nous confie Jean-Jacques de Paoli, chef de service communication et prévention. Sachant que dans le fond, ni le plastique ni aucun autre type d’emballage représentent une solution durable, que pouvons-nous donc nous citoyens, mettre en place pour améliorer la situation ?
L’initiative la plus évidente c’est de se rendre avec ses propres contenants chez nos restaurateurs, nos magasins bio/vrac. Enfant, j’allais à vélo avec mon pot au lait jusqu’à la ferme, ces habitudes qui se sont perdues sont-elles applicables de nos jours ? « En temps normal c’est tout à fait autorisé et même encouragé mais avec le Covid nous ne le recommandons pas et cela implique de désinfecter les contenants avant et après » nous confie Jean-Sébastien Walhin de l’Afsca. « Par ailleurs, l’acheteur est responsable de l’état de propreté de son contenant qui doit être en adéquation avec l’utilisation prévue (alimentaire). Si ces conditions sont remplies, le restaurateur/le magasin n’a aucune raison de le refuser ».
Marie Jémine rêvait de rendre le zéro-déchet plus accessible. Elle a fondé « l’Empoteuse » (https://www.lempoteuse.be/), un service de consignes en verre pour les restaurateurs et magasins bio. Le consommateur paie le montant de la consigne, il consomme son plat qu’il rincera pour le rapporter au restaurateur ou un autre point de collecte. Il récupère alors sa consigne ou prend un autre plat et ainsi de suite.
Ça ne vous rappelle rien ? Ramener les vidanges de certaines bouteilles en verre est totalement passé dans nos mœurs, alors, pourquoi ne pas généraliser à tous les contenants ? « Côté restaurateur/magasin, après 4 réemplois, on commence à gagner de l’argent par rapport aux contenants jetables à usage unique et le visuel du produit est respecté » nous confie Marie.
C’est donc à nous citoyens, avec un peu d’organisation, de faire la différence.
Pour aller plus loin : www.facebook.com/MMmeRecyclageyclage | Facebook