Le difficile mois d’avril
Si le carême a une origine religieuse, il a sans doute également été inspiré par cette période de transition où il était difficile de se nourrir. Avril est un mois compliqué côté fruits comme côté légumes, contrairement à mars où on trouve encore les restes des légumes « de conservation ». A la fois les légumes et fruits d’hiver n’y ont plus leur place, à la fois les « nouveaux » légumes se font encore un peu attendre. La lassitude s’est installée et le retour des beaux jours nous donne envie de passer à autre chose comme des tomates ou encore des fraises. Pourtant, si vous êtes soucieux de consommer local en suivant les saisons et sans passer par les serres chauffées, il vous faudra encore patienter un peu. Je vous propose donc un petit aperçu de votre panier éco-responsable pour le mois d’avril.
A quoi ressemble votre panier éco-responsable?
Côté légumes, vous pourrez déjà bénéficier des bienfaits des légumes à feuilles vertes qui viennent remplir les serres (non chauffées) avant d’y repiquer les tomates en mai. Les épinards, le céleri vert, les bettes, les salades à couper viennent accompagner les premiers navets et radis de saison. Pensez également à utiliser leurs fanes quand elles sont jeunes et tendres pour vos salades ou vos pestos.
Côté fruits, je ne vais pas vous mentir, si vous voulez rester 100% local vous vous contenterez donc de rhubarbe en fin de mois. Les plus prévoyants auront réalisé des conserves de fruits ou de compote à la belle saison et pourront alors en profiter. Observation qui est également valable pour les légumes lactofermentés qu’on retrouve de plus en plus sous forme de bocaux en verre en vente dans les magasins bio.
Quelles sont vos alternatives?
Vous ne serrez pas non plus un criminel si vous faites appel de temps à autre à une production de saison du sud de l’Europe. Des artichauts, des concombres et des courgettes peuvent donc venir compléter votre panier mais il vous faudra cependant patienter pour les tomates qui n’arriveront qu’en mai. Ne perdez pas de vue que l’empreinte écologique de ces légumes des petits producteurs du sud est considérablement inférieure à celle des légumes et fruits produits ici en serres chauffées, même s’ils viennent de plus loin. Le local a parfois ses contradictions et consommer 100% belge n’est pas toujours la solution consom’acteur.
Enfin, avril est un excellent mois pour se lancer dans la cueillette sauvage et compléter votre panier végétal avec des jeunes pousses d’ortie (hachées dans une omelette par exemple), de pissenlit et de lierre terrestre (pour compléter une salade) qui sont très facilement reconnaissables et disponibles dans vos jardins. En promenade, partez à la recherche de l’emblématique « ail des ours » pour réaliser de délicieux pestos.